(source : CISION)
En 2016, 91 % des journalistes ont intégré les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail. Outils de publication, promotion ou veille, ils s’imposent de plus en plus comme des indicateurs de mesure de l’efficacité d’un article et de tendances pour produire des contenus.
Qu’en est-il vraiment de l’usage des réseaux sociaux par les journalistes et ont-ils tous la même vision de ces derniers ? Décryptage d’une étude que vient de réaliser Cision et l’Université anglaise Canterbury Christ Church auprès de 290 journalistes français
1 – Une utilisation optimisée des réseaux sociaux
– 69 % des journalistes en 2016 (contre 53 % en 2012) y passent jusqu’à 2h par jour
– Mais le pourcentage de ceux qui surfaient de 2 à 4h par jour diminue (18 % en 2012 / 14 % en 2016) et celui de ceux qui s’en servaient de 4 à 8 h par jour s’effondre (de 14 % en 2012 à 6 % en 2016)
On peut penser que maîtrisant mieux les codes des réseaux sociaux ils ont rationnalisé le temps qu’ils y passent.
A noter : les journalistes traitant de l’actualité sont les plus grands consommateurs
2 – Objectifs : promotion, veille et interactions
Les journalistes utilisent principalement les réseaux sociaux pour :
– Publier / promouvoir du contenu (71 %)
– Faire une veille sur l’actu et les autres médias (70 %)
– Interagir avec leur audience (60 %)
3 – Les réseaux sociaux : nouvel indicateur de mesure ?
Cette tendance commence à émerger dans l’utilisation des réseaux sociaux :
– 57 % des sondés prennent en compte les statistiques des réseaux sociaux pour mesurer l’efficacité de leurs contenus (ont-ils été lus, commentés, partagés … ?)
– 59 % estiment qu’ils deviennent même un indicateur pour orienter la création de leurs contenus (qu’ils traitent de l’actualité – 49 % – ou de dossiers d’investigation – 50 %- )
4 – Des journalistes très actifs
Quelles que soient leurs motivations, ils sont assidus et la majeure partie d’entre eux se connectent chaque jour :
– 43 % pour lire les contenus des personnes à qui ils sont abonnés (et 33 % les partagent en les relayant)
– 34 % pour poster des contenus
– 32 % pour veiller aux discussions résultant de leurs posts sur les réseaux sociaux (et ils sont même 12 % à le faire toutes les heures).
5 – Quels médias sociaux pour quels usages ?
Facebook et Twitter restent les réseaux sociaux préférés des journalistes :
– Facebook pour publier et promouvoir les articles (64 % contre 60 % pour Twitter). Mais cette réponse est à pondérer par 2 constats :
o Les journalistes dédiés à l’actualité se tournent plus Twitter (71 % contre 50 % pour les autres)
o Les hommes préfèrent Twitter (77 %) et les femmes Facebook (68 %)
– Twitter pour rechercher des informations (57 % contre 49 % pour Facebook).
6 – Les réseaux sociaux : un fort impact sur le métier de journalistes, mais est-ce vraiment positif ?
65 % des sondés s’accordent à dire que les réseaux sociaux ont profondément changé leur métier.
Si 56% estiment ne plus pouvoir s’en passer pour l’exercer, ils portent un regard plutôt critique sur ces derniers :
– 34 % seulement estiment qu’ils ont amélioré leur productivité
– 89 % pensent que les réseaux sociaux poussent les journalistes à se concentrer sur la rapidité plutôt que sur l’analyse
– 62 % qu’ils dégradent les valeurs traditionnelles comme l’objectivité (contre 26 % en 2012)
7 – Usage des réseaux sociaux : 3 profils types de journalistes
Néanmoins tous les journalistes n’ont pas adopté les réseaux sociaux de la même façon, l’étude identifie 3 grandes tendances de comportements du plus « addict » au plus distant.
Les Architectes (35 %) : jeunes et « accro » :
– Pionniers dans l’utilisation des médias sociaux
– Jeunes : cette catégorie concentre le plus grand taux de 18 et 27 ans (21%)
– Connectés : 90 % considèrent que les réseaux sociaux sont importants pour publier et promouvoir leurs articles et 87 % pour effectuer une veille. Ce sont également ceux qui sont le plus attentifs aux discussions engendrées par leurs posts (47 %)
– Hyper actifs : 75 % surfent sur les réseaux sociaux jusqu’à 4 h par jour et 25 % plus de 4h.
– Attentifs : 73 % pensent que les statistiques analytiques sont un facteur clé pour mesurer l’efficacité de leurs contenus
– Masculins : 56 % d’hommes pour 44 % de femmes
Les Explorateurs (35 %) : de nouveaux utilisateurs mâtures et modérés
– Présents sur les réseaux sociaux depuis moins longtemps que les architectes, ils sont 44 % à maîtriser leur utilisation
– Une majorité de 28 – 45 ans
– Principalement féminins à 59 %
– Une consommation plus modérée : 40 % passent 1 h par jour sur les réseaux sociaux et 27 % 1 à 2h
– Twitter est le plus apprécié (75 % pour publier leur contenu et 56 % pour trouver des idées de contenus)
– 55 % ne peuvent plus se passer des réseaux sociaux mais ils ne sont que 28 % à trouver que leur productivité s’en trouve améliorée.
Les Sceptiques (30 %) : peu d’intérêt pour les réseaux sociaux
– Plus âgés : la majorité a plus de 46 ans et aucun a moins de 27 ans
– Ils travaillent en majorité pour le print (moins de 23 % pour la presse en line)
– Ils investissent peu de temps sur les réseaux sociaux (61 % seulement quelques heures par semaine voir par mois). Dans 45 % des cas c’est pour effectuer une veille et dans 39 % pour publier du contenu.
On constate que les journalistes se répartissent à peu près à part égale entre ces 3 groupes mais que la grande majorité sont des utilisateurs actifs à très actifs (70 %). Tous, y compris les Sceptiques déclarent qu’ils utiliseront à l’avenir plus les réseaux sociaux (56 % pour les Sceptiques versus 62 % pour les Architectes et 59 % pour les Explorateurs). Entre appétence et utilisation plus ou moins « subies » les médias sociaux semblent s’être bien imposés comme un outil de travail incontournable.
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