Quand les deadlines tuent la créativité
Oui, le vite fait, bien fait ça existe. Mais quel serait le résultat avec davantage de temps ? Cette vidéo sympathique réalisée par l’agence Kréativ illustre assez bien l’appauvrissement en termes de créativité et de pouvoir narratif que peut générer la pression temporelle, le fameux « c’est pour avant-hier », sur un projet ou une production. À méditer en levant le pied en 2018…
Que l’on s’entende bien : les meilleures idées peuvent naître dans un contexte d’urgence, certaines personnes ont besoin de contraintes fortes pour se remuer les méninges et produire des idées… le propos n’est pas là.
À partir du constat : « Nos clients nous demandent toujours d’en faire plus en moins de temps », l’agence Kréativ s’est posé la question « Comment leur faire comprendre le lien entre le temps et la créativité ? ».
Pour cela, ils sont allés à la rencontre des personnes les plus talentueuses : des écoliers. Ils ont demandé à chacun(e) de compléter une ébauche de dessin en faisant travailler leur imagination.
Là où l’expérience s’avère intéressante, c’est que le groupe d’élèves a dans un premier temps disposé de 10 secondes pour relever ce défi, puis de 10 minutes pour réaliser la même tâche. Les résultats sont éloquents.
Les livrables de la première étape de 10 secondes sont assez similaires. Les créatifs en herbe sont allés à l’essentiel et ont convergé vers une idée unique pour finaliser l’esquisse. On ne peut nier l’efficacité en termes de délais, mais on ne que constater également la pauvreté et l’homogénéité des propositions.
A l’inverse, pendant les 10 minutes de la seconde phase, les élèves ont pu libérer leurs idées, investir un champ des possibles beaucoup plus vaste pour des rendus très personnels et originaux. Il semblerait que le temps supplémentaire ait dans ce cas permis d’imaginer et raconter une vraie histoire, de s’approprier le dessin de départ pour l’emmener vers plus de plaisir et de créativité.
N’est-ce pas cette richesse d’expression et cette valeur ajoutée que l’on doit attendre avant tout d’un créatif ?
Existe-t-il un juste milieu entre le besoin de réactivité et le niveau d’exigence artistique ?
Un client et une agence doivent-ils fixer conjointement les conditions et objectifs raisonnables pour atteindre le meilleur rapport originalité / temps ?
Ou faut-il au contraire s’adapter coûte que coûte aux contraintes d’un commanditaire, lui dire « OK » au risque de lui proposer du déjà vu ou du pré-formaté ?
Les avis sur ces questions sont assez partagés, qu’en pensez-vous ?
(sources : www.yellowideas.com – @KreativMag)