LES EXPERIENCES COMMUNAUTAIRES A L’ERE DE LA DISRUPTION

Raaaaah tentant comme titre, non ? J’aurais tellement aimé en être l’auteur, mais tout le mérite revient au bot Douchebag Strategist , générateur automatique de punchlines “tech trendy”. Assez kiffant et intarissable (testez le, merci à l’ami Thomas Gouritin pour la découverte), il puise son inspiration dans le (hélas) très réel tsunami de citations creuses de KOLporteurs disruptifs.

Et encore, je vous ai épargné la version anglaise encore plus glam : “The winning brands of the future will be all about community experiences in a digitally disrupted world”. Wouh pinaise !

Tous ne sont heureusement pas à mettre dans le même sac (poubelle). Mais au lendemain de la grand-messe #VivaTech  et son flot de déclarations “bankable” inondant les timelines et plateformes professionnelles, difficile de faire le tri entre les vrais innovateurs et les prédicateurs du dimanche. Si l’on se satisfait des accroches sexy dopées à l’ego-trip, sans s’intéresser au contenu (ou à son absence), c’est mort d’avance.

Bullshit is not lying

Sans parler (ben si quand même) des injonctions lisses comme un poulpe, telle celle d’un des ténors de la pub, qui, se gargarisant de sa “scale-up” (croissance, quoi) a donné pour seul conseil paternaliste aux entrepreneurs padawan venus l’écouter : “Réussissez, battez-vous, etc…”. On n’est pas loin du “travaille bien à l’école pour avoir des bonnes notes”. Oui P’pa…

KEEP CALM. Je ne m’érige pas en donneur de leçon, loin de là. C’est juste un petit défouloir perso. Longtemps biberonné à la com corporate bien-pensante (je me soigne), toujours sensible aux belles tournures et trouvant le moyen d’avoir une opinion sur presque tout (parfois foireuse bien sûr, mais voilà, j’aime discuter), j’essaie modestement de me taire quand je n’ai rien à dire (work in progress) et de comprendre de quoi on me parle. Oui, le jargon tech fait partie du jeu (j’ai failli dire “game”) mais le jargonnage compulsif gâche un peu la fête des “vrais”.

Justement, histoire de me la ramener un peu moi aussi (y’a pas de raison), avec une citation réchauffée (autre technique pour se donner de la contenance), méditons celle de Nicolas Boileau : “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement.”. 

A l’inverse, aujourd’hui, tout abus de novlangue ou de vérité niaise cache son (gros) lot de bullshit et sa cohorte d’imposteurs. Amis followers, likers, retweeters, nano-micro-mega et surtout autoinfluenceurs… vous reprendrez bien une petite couche de vernis ?

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