ENQUETE : JOURNALISTES ET RESEAUX SOCIAUX 2017

L’enquête, menée par Cision et l’Université anglaise Canterbury Christ Church auprès de 357 journalistes français révèle de nombreux paradoxes sur l’utilisation des réseaux sociaux par les journalistes. Ces derniers semblent trouver leurs marques sans être tout à fait conquis… Cette année, les digital natives font bouger les lignes. Plus actifs sur les médias sociaux, les 18-27 ans se tournent aussi vers les plateformes de vidéo et d’image comme Youtube et Instagram dans le cadre de leur travail. Ils utilisent les messageries comme WhatsApp et sont plus positifs à l’égard des médias sociaux que leurs aînés.

1 – Toujours plus de journalistes utilisent les réseaux sociaux

Le nombre de journalistes se servant des réseaux sociaux dans le cadre de leur travail ne cesse d’augmenter. En effet, en 2017, 94% des journalistes interrogés les utilisent, contre 85% en 2012 et 91% en 2015 et 2016.

94 % des journalistes utilisent les réseaux sociaux
Pourcentage de journalistes utilisant les réseaux sociaux

70% des journalistes surfent sur les réseaux sociaux jusqu’à 2h par jour. Le nombre de journalistes utilisant les réseaux sociaux de 2 à 4 heures par jour est en constante baisse depuis la première édition de l’étude. En effet, ils étaient 18% en 2012, 14% en 2016 et 12% en 2017.

2 – Paradoxe entre objectifs et utilisation quotidienne : Focus sur les interactions et l’engagement

Pourquoi les journalistes utilisent-ils les réseaux sociaux ? Leurs deux principaux objectifs sont identiques à ceux de 2016 : publier et promouvoir leur contenu (79%) et surveiller les autres médias (75%).

les journalsites utilisent les réseaux sociaux pour publier et promouvoir leur contenu et surveiller les autres médias
Objectifs de l’utilisation des réseaux sociaux

Les journalistes ont bien saisi l’intérêt de « viraliser » leurs articles afin d’être lus dans cette ère d’infobésité. La concurrence que se livre les médias, l’importance d’être le premier à délivrer une information ou encore la recherche de sujets « tendance » peuvent être des pistes d’explication quant à l’objectif de surveiller les autres médias. C’est à la troisième place que les choses ont changé depuis 2016. En effet, l’année dernière, dans le top 3 des objectifs, nous retrouvions à la troisième place la recherche d’informations, à 60%. Cette année, elle tombe à la 5ème place derrière l’interaction avec l’audience, et surtout, derrière le networking qui fait un bond de 22% en passant de 49% à 71%.

3 – Facebook et Twitter sont toujours les réseaux sociaux préférés des journalistes mais la génération des digital natives fait bouger les lignes

Pour la troisième année consécutive, Twitter, Facebook et LinkedIn sont en tête des réseaux sociaux utilisés par les journalistes.

Les 3 réseaux sociaux les plus utilisés par les journalistes sont Facebook, Twitter et Linkedin
Top 3 des réseaux sociaux utilisés par les journalistes

Cependant, l’arrivée des digital natives dans les rédactions propulse les médias sociaux audiovisuels dans le classement. On peut voir en effet que 50% des journalistes utilisent Youtube, ce qui classe le site d’hébergement de vidéos à la quatrième place. A titre de comparaison, en 2016, seulement environ 30% des journalistes interrogés regardaient des vidéos sur Youtube.

50% des journalistes utilisent Youtube
Classement des réseaux sociaux utilisés par les journalistes dans le cadre de leur travail

4 – L’opinion des journalistes sur l’impact des médias sociaux mitigée : la nouvelle génération plus optimiste

L’opinion des journalistes sur l’impact des réseaux sociaux reste mitigée. En 2017, 55% des journalistes affirment ne plus pouvoir se passer des réseaux sociaux dans le cadre de leur activité. Un chiffre qui reste stable depuis 2015 (54%), mais qui avait fait un bond entre 2012 et 2015, passant de 31% à 54%.

55% des journalistes affirment ne plus pouvoir se passer des réseaux sociaux dans le cadre de leur activité.
L’impact des réseaux sociaux sur le journalisme

Ils sont seulement 32% à considérer que les réseaux sociaux ont amélioré leur productivité, chiffre relativement stable depuis 2012. En revanche ils sont plus nombreux (86%) à estimer qu’ils encouragent la rapidité au détriment de l’analyse, même s’ils sont légèrement plus optimistes qu’en 2016 (89%). Une large majorité des journalistes interrogés (61%), pense que les réseaux sociaux dégradent les valeurs du journalisme traditionnel.

5 – Les Fake News : la nouvelle inquiétude des journalistes : 72% les perçoivent comme un grave problème

En 2017, il est devenu impossible de parler de journalisme et de réseaux sociaux sans parler des Fake News. 72% des journalistes les considèrent comme un grave problème.

Les fake news perçues comme un grave problème par les journalistes
Les fake news perçues comme un grave problème par les journalistes

Mais ces inquiétudes varient selon le domaine de prédilection du journaliste. En effet, ceux traitant de « politique et d’actualité » sont beaucoup plus préoccupés par ce phénomène (84%) que ceux du domaine « Lifestyle » (73%) ou encore du domaine « business et industrie » (63%).

Gravité des fake news selon le nombre d’heures passées sur les réseaux sociaux

Il est étonnant de constater que les journalistes qui n’utilisent pas les médias sociaux dans le cadre de leur travail sont ceux qui craignent le plus les Fake News (89%). Ceux qui surfent 1 à 2h par jour affichent un pourcentage qui, bien qu’élevé, est le plus bas : 67%. 9% ne sont pas d’accord avec l’affirmation « les Fake News sont un grave problème ». Peut-on envisager que ceux qui investissent 1 à 2 h par jour sur les réseaux sociaux sont ceux qui les maîtrisent le mieux et qui reconnaissent plus facilement les Fake News ?

6 – Journalistes et réseaux sociaux : 6 profils types

A partir des usages des réseaux sociaux par les journalistes, Cision et l’Université de Canterbury Christ Church avaient réussi à distinguer trois profils type en 2016 : les Architectes, les Explorateurs et les Sceptiques. Cette année, ils sont six :

6 profils types de journalistes sur les réseaux sociaux
6 profils types de journalistes sur les réseaux sociaux
  • les Architectes (5%) : des pionniers addict aux réseaux sociaux. Tous les journalistes de ce groupe disposent d’un compte Twitter, mais ils sont également 86% à utiliser Youtube, Instagram ou encore Pinterest.
  • les Promoteurs (17%) : très actifs et optimistes, leurs réseaux sociaux favoris : Twitter (89%) et Facebook (87%). En revanche, ils ne se servent que très peu de Messenger et WhatsApp (2%).
  • les Messengers (10%) : grands utilisateurs de LinkedIn et de messageries instantanées très positifs quant à l’impact des réseaux sociaux sur leur travail. On retrouve principalement ces journalistes sur Facebook (93%) Messenger / WhatsApp (61%) et LinkedIn (57%).
  • les Chasseurs (20%) : peu actifs mais conscients de la nécessité des médias sociaux. Leurs réseaux sociaux favoris sont Twitter (89%) et Facebook (86%). Ils n’utilisent pas du tout les messageries et les fonctionnalités de vidéo live
  • les Observateurs (35%) : très peu actifs et une opinion peu favorable des médias sociaux. Ils constituent le groupe le plus important en France. Leur source d’inspiration principale est le communiqué de presse pour 54% d’entre eux.
  • les Sceptiques (13%) : ils « subissent » les réseaux sociaux et sont les plus négatifs. Ils sont logiquement très peu à estimer que les réseaux sociaux ont eu un impact positif sur leur travail (6%). 85% déclarent que les réseaux sociaux dégradent les valeurs du journalisme et seulement 6% qu’ils leur permettent d’être plus engagés avec leur audience.

Téléchargez l’infographie complète des résultats sur le site de @Cision : http://www.cision.fr/ressources/infographies/journalistes-et-reseaux-sociaux-les-digital-natives-bousculent-les-codes/

Découvrez également les résultats de l’enquête de Cision sur les attentes des blogueurs en marketing d’influence : https://signetsens.com/2017-04-etude-marketing-d-influence-ce-que-veulent-les-blogueurs/

 

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